Une confidence sanguinaire
Un texte de Bernar Mialet, lu par B. Mialet…
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J'ai souvent tué
dans ma vie. Souvent. Des bêtes, pour la plupart,
mais aussi des plantes. Quelques monstres en moi, et bien des espoirs
chez ceux qui m'aimaient. Mais je n'ai réellement commis
qu'un seul meurtre, un vrai....
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Ecrit en février
2000 par Bernar Mialet, ce récit a paru dans la quatrième
livraison de la revue Sorgues (Isle sur la Sorgue, 2003).

B. Mialet - Aigues-Mortes, 1998. ©
C. Geolle.
TEXTES
1
Le
monument de l’avenir
(vision d’un imaginaire Léonor Fini)
,,,Ariane en ange rousse gainée
de cuirs fauves, feu, chevelures irradiant autour d’elle,
massacre à la hache Thésée vêtu en grilles
au centre d’une arène inscrite dans un désert
d’Irak :
,,,Cercles de sables concentriques
de couleurs différentes, comme une cible pour avions…
,,,Le fil téléphonique
qu’il tient encore à la main dans sa chute, le relie
sans toucher le sol à un petit personnage visible au loin
sur la gauche, presque hors champ, une petite femme grasse complaisamment
assiste dans un rocking-chair au centre d’un quadrangle de
murettes irrégulières qui pourrait être le fondement
d’une baraque ayant servi jadis de guichet à l’arène
bombardée, ou bien les restes d’un labyrinthe miniature
dont les parois ne dépasseraient guère la hauteur
des genoux.
,,,L’on ne saurait dire si le
fil en question, qui à y mieux voir doit être de laine,
alimentait de loin l’ouvrage de dentelles au motif en losanges
que tricote la petite femme obèse assise sous son plaid,
…ou si Thésée s’employait au contraire
à défaire l’ouvrage en emportant le fil dans
sa course lorsqu’il fut intercepté…
,,,Toujours étant que la guichetière
(qui pourrait n’être autre que Pasiphaé), s’applique
avec des airs de vieille fille d’une tendresse teintée
de malice au tricotage d’une layette monstrueuse dont les
formes évoquent bizarrement celles du Parthénon…
(Inédit.
Extrait de ∞ VIES DE
REVE, à paraître, hiver 2007.) |
Bernar
Mialet
Né
en 1956 en Avignon, à la charnière de la Provence
et du Languedoc, terres entre lesquelles n’a cessé
d’osciller sa vie jusqu’ici, grandi sur le rivage de
la Méditerranée qui l’a magnétisé
dès l’enfance, Bernar Mialet a été enseignant
(en Sciences Economiques) pendant dix ans, avant de faire le choix
de renoncer à sa profession pour se consacrer plus totalement
à l’écriture, au voyage maritime, à l’édition…
(et assister, au passage, à la naissance d’un puis
deux enfants)…
L’écriture
? De longue date, certes, mais avec une particulière disposition
aux matûrations lentes, à la discrétion…
Jusqu’ici, de la
poésie surtout, jusqu’à l’essai, mais
une pente douce vers la nouvelle, et – qui sait – un
roman ?
Apparitions
en revues, d’abord, quelques « livres-objets »
ensuite (il collabore avec l’Atelier des Grames depuis plus
de 20 ans), des collaborations avec des artistes peintres, graveurs,
illustrateurs), et finalement des livres tout court : un recueil
de poèmes publié, toujours à l’Atelier
des Grames, un à paraître prochainement, d’autres
en cours d’écriture…
Signant ses écritures de deux hétéronymes (en
plus de son nom «civil»), "laurent maublanc"
et "Alban Meurent", B. Mialet est en outre l’animateur
d’une revue 'Stélaire' (Atelier
des Grames), et d’un
atelier d’édition expérimental (La Kallista),
et, enfin, l’exécuteur testamentaire du poète
marseillais Christian G. Guez Ricord (Marseille, 1948-88) dont il
fut le plus proche ami des dernières années, et pour
l’œuvre duquel il a dirigé la publication de plusieurs
livres, un cahier d’études à lui consacré
par la revue 'Sorgue' (Isle sur Sorgues) et organisé des
expositions et des rencontres littéraires, en particulier
dans le cadre du Festival d’Avignon.
Céline
Besse
Bibliographie (Format Texte)
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