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Le Grand Mottois
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Caroline Geolle Photographies


Une confidence sanguinaire
Un texte de Bernar Mialet, lu par B. Mialet…

Ecouter (Format MP3)

J'ai souvent tué dans ma vie. Souvent. Des bêtes, pour la plupart, mais aussi des plantes. Quelques monstres en moi, et bien des espoirs chez ceux qui m'aimaient. Mais je n'ai réellement commis qu'un seul meurtre, un vrai.... Ecouter la suite

Ecrit en février 2000 par Bernar Mialet, ce récit a paru dans la quatrième livraison de la revue Sorgues (Isle sur la Sorgue, 2003).

 


 

B. Mialet - Aigues-Mortes, 1998. © C. Geolle.

 


TEXTES

1

Le monument de l’avenir
(vision d’un imaginaire Léonor Fini)


,,,Ariane en ange rousse gainée de cuirs fauves, feu, chevelures irradiant autour d’elle, massacre à la hache Thésée vêtu en grilles au centre d’une arène inscrite dans un désert d’Irak :
,,,Cercles de sables concentriques de couleurs différentes, comme une cible pour avions…


,,,Le fil téléphonique qu’il tient encore à la main dans sa chute, le relie sans toucher le sol à un petit personnage visible au loin sur la gauche, presque hors champ, une petite femme grasse complaisamment assiste dans un rocking-chair au centre d’un quadrangle de murettes irrégulières qui pourrait être le fondement d’une baraque ayant servi jadis de guichet à l’arène bombardée, ou bien les restes d’un labyrinthe miniature dont les parois ne dépasseraient guère la hauteur des genoux.


,,,L’on ne saurait dire si le fil en question, qui à y mieux voir doit être de laine, alimentait de loin l’ouvrage de dentelles au motif en losanges que tricote la petite femme obèse assise sous son plaid,
…ou si Thésée s’employait au contraire à défaire l’ouvrage en emportant le fil dans sa course lorsqu’il fut intercepté…


,,,Toujours étant que la guichetière (qui pourrait n’être autre que Pasiphaé), s’applique avec des airs de vieille fille d’une tendresse teintée de malice au tricotage d’une layette monstrueuse dont les formes évoquent bizarrement celles du Parthénon…

(Inédit. Extrait de VIES DE REVE, à paraître, hiver 2007.)

 

Bernar Mialet

Né en 1956 en Avignon, à la charnière de la Provence et du Languedoc, terres entre lesquelles n’a cessé d’osciller sa vie jusqu’ici, grandi sur le rivage de la Méditerranée qui l’a magnétisé dès l’enfance, Bernar Mialet a été enseignant (en Sciences Economiques) pendant dix ans, avant de faire le choix de renoncer à sa profession pour se consacrer plus totalement à l’écriture, au voyage maritime, à l’édition… (et assister, au passage, à la naissance d’un puis deux enfants)…


L’écriture ? De longue date, certes, mais avec une particulière disposition aux matûrations lentes, à la discrétion…


Jusqu’ici, de la poésie surtout, jusqu’à l’essai, mais une pente douce vers la nouvelle, et – qui sait – un roman ?

Apparitions en revues, d’abord, quelques « livres-objets » ensuite (il collabore avec l’Atelier des Grames depuis plus de 20 ans), des collaborations avec des artistes peintres, graveurs, illustrateurs), et finalement des livres tout court : un recueil de poèmes publié, toujours à l’Atelier des Grames, un à paraître prochainement, d’autres en cours d’écriture…
Signant ses écritures de deux hétéronymes (en plus de son nom «civil»), "laurent maublanc" et "Alban Meurent", B. Mialet est en outre l’animateur d’une revue 'Stélaire' (Atelier des Grames), et d’un atelier d’édition expérimental (La Kallista), et, enfin, l’exécuteur testamentaire du poète marseillais Christian G. Guez Ricord (Marseille, 1948-88) dont il fut le plus proche ami des dernières années, et pour l’œuvre duquel il a dirigé la publication de plusieurs livres, un cahier d’études à lui consacré par la revue 'Sorgue' (Isle sur Sorgues) et organisé des expositions et des rencontres littéraires, en particulier dans le cadre du Festival d’Avignon.

Céline Besse

Bibliographie (Format Texte)


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   


Deux « STELES»

1
D’une terre envisagée

Tout un jour ici Vous chercchai
Femme origyne aux yeux d’orange et prusse

J’appelai le soleil tard levé
sa trace oblongue aux draps glacés
des eaux celtiques de Glanum un moment
cogna sur la cloche des pierres
roula sur Barbegal.


C’était hier le jour nuptial
Vous à la croix païenne aurée
sur la naissance grège de vos seins
jardin de nuit sous votre robe absinthe
moi l’ancre au cœur liée
d’argent, velours au col…

C’était demain : Vincent
là-bas
peignait aux Alyscamps nos vies antérieures
ses mains bleuies au couteau du mistral

ce 19 mars
1889


 

PANOMPHALE - Laurent Maublanc

Atelier des Grames

 

 

 

 

 

 


Stèle

2
pour Fragonnard estival

Des tombes s’ouvrent
entre les cyprès l’odeur de crypte
elle avancée bijoux de sacre
à sa ceinture et à ses lèvres les congères
amoncelées aux vents des anciennes passions…


Cette image est si belle ! Je ne sais pourquoi
j’y vois l’ancien-monde comme on rêve
la faiblesse d’une femme brune sans doute
riche pour un valet de mas, tout un été,
morte dans le foin de l’autre année,
sous ses coups…


Voici l’état des lieux, ma terre,
au XVIIIème siècle,
les bastides closes de Maussane au soleil d’août,
façades vibratiles au feu blanc des cigales
et dans l’ombre cobalt des cours désertées
le soleil fontainier des heures tanslucides
ITANT. LAPID . CIRC. OMBR .


Voici, dans la pénombre la liseuse
en robe de guipure à passementeries
l’horloge et la crédence obser-
vatrices du silence
et l’odeur égyptienne de la fleur d’oranger,
les pages lentement des romans de Paris
et dans la chambre sombre, à l’étage,
les baisers dérobés des amants sodomites…

Pauvre argent l’héritage fondu
dans la rature de l’ancien cadastre,
la récolte brûlée de l’indivision,
la soupière brisée des jalousies estivales et de lustres
en lustres reconduites
les fantasmagories dynastiques des familles…


Assoiffante beauté sous l’ombrelle,
je la vois toute femme hier comme aujourd’hui
tout lui va, dentelles ou cuirs,
et le banc vide sous les arbres
redit toutes les chances de l’amour passant…

(Extrait de 6 Stèles d’une terre en août, 1994)

 

 

© Caroline Geolle/Script-Line - September 2006

 

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